Histoire

70e anniversaire de la création du CNOUS

Il y a 70 ans, le 16 avril 1955, le CNOUS était créée, succédant au Comité supérieur des oeuvres sociales en faveur des étudiants ( CSO) de 1936, après avoir connu des configurations différentes de la guerre à ce moment où, au milieu des années 1950, la cogestion des œuvres étudiantes par les associations étudiantes et l’Etat confirmait la place et la force du syndicalisme étudiant unifié.

Le 7 novembre 2015, l’AAUNEF, en liaison avec l’UNEF et avec le concours du Germe et de la Cité des mémoires étudiantes, organisait un colloque sur le logement étudiant sur la Barge du Crous, à Paris. Les actes en ont été publiés avant l’été 2016, et sont, à l’occasion de ce 70e anniversaire, téléchargeables ici, et nous rappelons le lien vers  les documents qui ont servi lors de cette journée https://www.germe-inform.fr/?p=1562

4 mai 1907, Lille: fondation de l’Union nationale des associations détudiants de France

Réunies à Lille, le 4 mai 1907, entre 6 et 10 (1) associations générales d’étudiants décident de fonder une Union nationale des associations d’étudiants de France. Les statuts sont déposés le 15 mai, et publiés au Journal officiel de la république française le 2 juin 1907. 

Trente ans après la création de la première AGE à Nancy, la constitution d’une union nationale d’étudiants en tant que tels est quelque chose de nouveau dans le monde. L’exception deviendra le modèle, condition nécessaire pour faire partie de la Confédération internationale étudiante fondée à Strasbourg en 1919, puis de l’Union internationale des étudiants en 1946.

Il y a 35 ans, mort de Malik Oussékine et mouvement contre le projet de réforme Devaquet

Il y a 35 ans, le 6 décembre 1986, en pleine grève générale contre le projet de réforme Devaquet, l’étudiant Malik Oussékine mourait sous les coups de policiers. Deux d’entre eux furent condamnés par la Cour d’assises de Paris  pour « coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Pour cette incrimination, la peine encourue peut atteindre 15 ans, et l’avocat général demandait cinq ans de prison dont trois fermes, ils furent condamnés à cinq ans pour l’an et deux ans de prison pour l’autre, et ce avec sursis, sanction bien symbolique. Chaque année une commémoration se déroule sur le lieu du supplice de Malik Oussékine, rue Monsieur le Prince. Notre association y est présente (ci-dessus le 6 décembre 2020), et en 2016, pour le 30e anniversaire, l’implication fut plus importante (voir notre communiqué et la photographie ci-dessous).

Christian Regnier

Photographie: Christian Regnier (à gauche sur la photo, à côté de Roger Barralis) au CA de l’AAUNEF du 29 octobre 2013 présidé par Paul Bouchet, en présence de Tom Madden de passage à Paris. Photo Robi Morder.

Notre ami Christian Regnier est décédé le 23 juin. Né le 28 juin 1937, il fut président de l’AGE des EPICES de France (Prépas Commerce et Gestion), en 1959, président de la FEP de 1960 à 1962. Administrateur du CROUS de Paris, en tant qu’étudiant puis de personnalité extérieure choisie pour les anciens de 1957 à 1971 il fut aussi VP puis SG du Paris Université Club, de 1959 à 1985. Professeur d’université,

21-28 avril 1946: il y a 75 ans le congrès de la charte de Grenoble 75 ans

A la mémoire des membres de l’AAUNEF délégués au congrès de Grenoble : Pierre Trouvat, Charles Lebert, Louis Laisney et de celle de Pierre Rostini et Paul Bouchet qui en furent les présidents.

Le texte reprend des éléments de la présentation de Robi Morder au séminaire Cité/Germe/GIS du 15 avril 2021 et de la contribution d’Alain Monchablon, « 1946, le congrès de la charte de Grenoble », dans Robi Morder (coord.),  Naissance d’un syndicalisme étudiant, 1946 : la charte de Grenoble, Paris, Syllepse, col. Germe, 2006.

La « déclaration des droits et devoirs des étudiants »,  plus connue comme la charte de Grenoble, est adoptée lors du 35e congrès de l’UNEF. C’est le premier congrès du temps de paix – le précédent tenu à Dax en avril 1945 s’étant déroulé alors que les combats ultimes se poursuivaient en Allemagne. Strasbourg, redevenue alors française, qui avait accueilli en 1919 le congrès de l’après Première Guerre, avait été envisagée, mais l’état des destructions avait rendu cette option impossible, elle sera réalisée en 1947. Il reste trois semaines pour changer de ville.

L’UNEF et les morts de Charonne (février 1962), deux témoignages: Michel Langrognet et Dominique Wallon

Le 8 février 1962 une manifestation contre les attentats de l’OAS (Organisation armée secrète, partisans du maintien de l’Algérie en France) à laquelle, parmi d’autres organisations, (CGT, CFTC, UNEF, SGEN, FEN et SNI, ainsi que PCF, PSU et Mouvement de la paix) l’UNEF appelle est violemment réprimée par la police parisienne, sous les ordres du préfet Papon. A la station de métro Charonne, on relève 9 morts. Le 13 février des centaines de milliers de personnes manifestent, à Paris le cortège funéraire va de République au Père-Lachaise. Dominique Wallon, son président, prend la parole au nom de l’UNEF. Voici son témoignage après celui de notre ami Michel Langrognet, ainsi que le discours prononcé. (Ci-dessus, extraits de la une et des pages centrales de « L’Étudiant de France », col. La contemporaine, consultable sur le site cme-u.fr).

L’UNEF et la guerre d’Algérie

Benjamin Stora, historien, ancien militant et responsable de l’UNEF unité syndicale et de l’UNEF indépendante et démocratique, vient de remettre au président Emmanuel Macron un rapport, accessible publiquement, « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ».  Pour l’association des anciens de l’UNEF c’est l’occasion de rappeler le rôle, parfois encore ignoré, joué par le syndicalisme étudiant alors rassemblé dans l’UNEF, dans la lutte contre la guerre d’Algérie

Hommage à Malik Oussékine

L’association des anciens de l’UNEF se souvient du 6 décembre 1986, date à laquelle un étudiant de 22 ans, Malik Oussekine, trouva la mort sous les coups de matraque, rue Monsieur le Prince à Paris. Elle était représentée ce 6 décembre 2020 par Jean-Jacques Hocquard, aux côtés de Melanie Luce, présidente de l’UNEF et des représentants de la Mairie de Paris, pour se recueillir et se souvenir qu’il y a 34 ans, Malik Oussekine était battu à mort par les voltigeurs de Pasqua. PLUS JAMAIS ÇA !

80e anniversaire du 11 novembre 1940

Cette année 2020 était le 80ème anniversaire de la manifestation étudiante et lycéenne du 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées.

I/ Souvenons nous.

Le 23 octobre 1940, le gouvernement de Vichy retire au 11 novembre le statut de jour férié. Si des dépôts de gerbe sont tolérés, tout rassemblement en revanche est interdit. Dès les premiers jours de novembre, au Quartier latin de manière spontanée et diversifiée on évoque, malgré les interdictions, de se regrouper le 11 novembre pour aller à l’Etoile à la sortie des cours. Des tracts circulent, parfois recopiés de la main à la main. Surtout à l’initiative de jeunes qui se connaissent, plutôt qu’à des groupes organisés. Pas de consignes des partis, ni de l’UNEF. Un tract est également ronéoté 5 place Saint-Michel, dans les locaux des œuvres, du centre d’entraide des étudiants prisonniers et de l’UNEF.

II/ L’UNEF en novembre 1940

A la veille de la guerre, l’UNEF comptait 21000 adhérents, un quart du corps étudiant. En 1939 60% de ses membres sont mobilisés dans l’armée, dont une bonne partie du bureau.

Jean David, à qui a été confiées présidence, trésorerie et secrétariat, s’installe, après l’Armistice, à Clermont-Ferrand « non loin des ministères » (près de Vichy) et demeure en contact avec les AGE. A Paris, François de Lescure, de la corpo des lettres, membre clandestin du Parti communiste, assure la représentation de l’UNEF en zone occupée.

Au 5 bd Saint-Michel sont installés, l’UNEF, le CSO (les œuvres) et le Centre d’entraide aux étudiants prisonniers. En septembre 1940, Jean David et Alfred Rosier, (secrétaire général des œuvres) donnent la ligne : « maintenir l’UNEF pour maintenir les Œuvres ».

III/ 11 novembre 1940 : « à l’avant-garde de la jeunesse française »

Le 11 novembre 1940, malgré l’interdiction, plusieurs milliers de jeunes sortant des lycées et des facultés en fin d’après-midi se rendent en groupes aux Champs-Elysées pour déposer des gerbes. Ils viennent du Quartier Latin, des lycées du 16e (Janson-de-Sailly), du centre de Paris (Charlemagne, Turgot), de l’est (Voltaire)… On y trouve bien sûr des gaullistes, des monarchistes de la corpo de droit, des communistes, mais la majorité est sans affiliation particulière, agglomérat hétéroclite amalgamé autour d’une commune opposition à l’occupation.

De Lescure et Louis Laisney (président de l’AGE de Caen, présent à Paris ce jour-là) font connaissance ; ce dernier raconte : « Dans la conversation patrio­tique que nous avions, nous nous sommes dit que ce serait bien de faire un saut à l’Arc de Triomphe. Nous y sommes allés en ordre dispersé, sans idée de faire une manifestation ».

Les manifestants, autour de 2000, sont d’abord bloqués, mais ceux de Janson arrivent à déposer une gerbe de 2 mètres de haut en forme de Croix de Lorraine. Les cortèges sont violemment dispersés par la police française et les militaires allemands. Il y a 150 arrestations, quelques bléssés mais, en revanche, pas de morts, contrairement aux rumeurs reprises ensuite par Radio Londres ou les journaux clandestins.

C’est le premier acte de la résistance à l’occupation nazie, étudiants et lycéens se mettant « à l’avant-garde de la jeunesse française » comme le souligne en 1946 la charte de Grenoble.

Robi Morder

11 novembre

Gerbe de l’AAUNEF à l’Étoile lors d’une cérémonie du 11 novembre

Pour aller plus loin :

Alain Monchablon, « La manifestation à l’Étoile du 11 novembre 1940 : histoire et mémoires » Vingtième Siècle. Revue d’histoire 2011/2 (n° 110),

Un dossier sur le site du Germe

Exposition du « musée de la résistance en ligne » consacrée au 11 novembre 1940

Video de la webconférence le 10 novembre 2020 « Le 11 novembre 1940 80 ans après », organisée par le Germe et la Cité des mémoires étudiantes.

Biographie de Louis Laisney.

Biographie de François de Lescure

L’UNEF en mai et juin 1968 : dossier de la journée du 19 mai 2018

Après la journée du 19 mai 2018 consacrée à l’UNEF en mai et juin 1968, l’association des anciens de l’UNEF met à disposition un dossier documentaire consacré au sujet. Préparé dans le cadre des 50 ans de mai 1968, ce dossier inclut une riche documentation composée d’articles de recherche et de documents d’époque. Il inclut également une partie des contributions partagées lors de cette journée.

Le document en PDF peut être librement consulté et téléchargé en suivant ce lien :
Dossier – UNEF en Mai et Juin 1968 – Journée du 19 mai 2018