Le décès de Michel Langrognet le 8 août 2023 nous a frappé au milieu de l’été. Agé de 82 ans, il nous avait fait – malgré ses difficultés de santé – l’honneur de participer à notre réunion du bureau du juin (photo R.M. ci-dessus, Michel est le 3e à partir de la gauche) à laquelle il avait tenu à se rendre, témoignant son attachement à notre association dont il était plus qu’un membre fidèle, un pilier.
Membre du conseil et du bureau, il avait mis ses compétences et son expérience d’éditeur pour la publication d’actes de nos colloques (L’UNEF et la guerre d’Algérie en 2012, colloque logement en 2015) et avait notamment assuré la responsabilité de l’annuaire de l’AAUNEF. Au décès de notre regretté Jean-Marie Schwartz, il prit sa succession au difficile poste de trésorier, prenant le temps de résoudre les problèmes administratifs et prenant soin, au moment de quitter cette responsabilité, de rester disponible pour que la transition avec le nouveau trésorier se fasse dans les meilleures conditions.
Michel s’était inscrit en licence de lettres modernes en 1960, s’engage en pleine guerre d’Algérie à l’UNEF. Il participe à la manifestation du 27 octobre 1960 à la Mutualité, à Paris, au cours de laquelle il est matraqué par la police du préfet Papon., A la FGEL il était vice-président information. Quand au congrès d’avril 1961, il rentre au bureau national c’est également au poste de vice-président information. Il s’occupe de la parution du journal national du syndicat, Etudiants de France. Michel Langrognet est le représentant de l’UNEF à la morgue le lendemain de la manifestation de Charonne du 8 février 1962, pour identifier et se recueillir auprès des 10 dépouilles mortelles (Voir son témoignage sur la manifestation de Charonne sur notre site). A son départ du BN, il prend la succession d’Olivier Burgelin à la direction de la Maison des lettres. Le 22 mars 1968 il est présent pour un concert donné par la Maison des lettres à la faculté de Nanterre. Il est dans les premiers jours de mai 1968 en mission aux USA, mais arrive à revenir en France au cours du mois. 50 ans plus tard, c’est Michel qui accueille chez lui, avec sa compagne, disparue il y a peu, les réunions de l’équipe qui prépare le colloque de l’AAUNEF « l’UNEF en mai et juin 1968 ».
Homme de lettres, poète, Michel était aussi un photographe. Il préparait une exposition de ses photos pour la commémoration des 50 ans de la première marche du Larzac (août 1973). Nos publications (Lettre, site) sont également illustrées par ses prises de vue, gravant dans l’argentique, puis le numérique, nos initiatives et surtout les portraits qu’il faisait de chacune et chacun. Il en saisissait le meilleur laissant voir avec émotion le regard juste et tendre du photographe.
On se retrouve samedi 16 septembre avec sa famille et ses amis autour d’un verre. Nous aurons l’occasion prochainement de publier plusieurs témoignages, d’autres points de vue sur une biographie aux aspects multiples. Il avait confié un long témoignage à la Cité des mémoires étudiantes en 2010, dont les « fragments d’archives orales » ont été mises en ligne en février dernier.
Merci, cher Michel, « mon camarade » comme tu aimais dire, pour ta présence affectueuse et attentionnée parmi nous pendant toutes ces années ;
Robi Morder.