L’Association des anciens de l’UNEF (AAUNEF)
Ayant pris connaissance du projet de loi de programmation de la recherche et de l’amendement défendu par certains parlementaires visant à introduire au sein de cette loi sur l’enseignement supérieur, et concomitamment dans le Code pénal, des dispositions visant à sanctionner « le fait de pénétrer ou de se maintenir dans l’enceinte d’un établissement d’enseignement supérieur sans y être habilité […] ou d’y avoir été autorisé » par des peines d’amende et d’emprisonnement,
Constatant que la législation en vigueur permet d’ores et déjà de sanctionner, le cas échéant, des comportements répréhensibles,
Ne peut que s’inquiéter devant ce qui est présenté comme un « délit d’entrave » là où il n’est question que d’une limitation supplémentaire des possibilités d’action des étudiants quand ils entendent défendre leurs droits et revendications, alors qu’un climat de suspicion à l’encontre des universitaires et de dénigrement des organisations étudiantes est entretenu au plus haut niveau, y compris au ministère de l’Éducation nationale.
Rappelant son attachement aux libertés syndicales comme aux libertés académiques, ce qui implique la circulation des idées et des personnes et le respect des franchises universitaires,
Considérant les prises de position tant de l’intersyndicale étudiante, des organisations des personnels enseignants et non enseignants que de la Conférence des présidents d’université qui se déclarent opposées à de telles mesures,
L’Association des anciens de l’UNEF demande le retrait de ce projet liberticide.
Paris, le 19 novembre 2020 Le conseil d’administration de l’Association des anciens de l’UNEF