Mémoire et histoire

L’UNEF et la guerre d’Algérie

Benjamin Stora, historien, ancien militant et responsable de l’UNEF unité syndicale et de l’UNEF indépendante et démocratique, vient de remettre au président Emmanuel Macron un rapport, accessible publiquement, « Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ».  Pour l’association des anciens de l’UNEF c’est l’occasion de rappeler le rôle, parfois encore ignoré, joué par le syndicalisme étudiant alors rassemblé dans l’UNEF, dans la lutte contre la guerre d’Algérie

Vivre Vrai et parler Vrai – Discours de P-Y Cossé aux obsèques de Georges Danton

Georges Danton, membre de l’AAUNEF, ancien président de l’UNEF, élu en 1958, pendant la guerre d’Algérie est décédé le 1er décembre 2020. Notre ami Pierre-Yves Cossé était présent à ses obsèques le 14 décembre où il a prononcé le discours que nous publions, suivi de notes et liens biographiques.

Hommage à Malik Oussékine

L’association des anciens de l’UNEF se souvient du 6 décembre 1986, date à laquelle un étudiant de 22 ans, Malik Oussekine, trouva la mort sous les coups de matraque, rue Monsieur le Prince à Paris. Elle était représentée ce 6 décembre 2020 par Jean-Jacques Hocquard, aux côtés de Melanie Luce, présidente de l’UNEF et des représentants de la Mairie de Paris, pour se recueillir et se souvenir qu’il y a 34 ans, Malik Oussekine était battu à mort par les voltigeurs de Pasqua. PLUS JAMAIS ÇA !

80e anniversaire du 11 novembre 1940

Cette année 2020 était le 80ème anniversaire de la manifestation étudiante et lycéenne du 11 novembre 1940 sur les Champs-Elysées.

I/ Souvenons nous.

Le 23 octobre 1940, le gouvernement de Vichy retire au 11 novembre le statut de jour férié. Si des dépôts de gerbe sont tolérés, tout rassemblement en revanche est interdit. Dès les premiers jours de novembre, au Quartier latin de manière spontanée et diversifiée on évoque, malgré les interdictions, de se regrouper le 11 novembre pour aller à l’Etoile à la sortie des cours. Des tracts circulent, parfois recopiés de la main à la main. Surtout à l’initiative de jeunes qui se connaissent, plutôt qu’à des groupes organisés. Pas de consignes des partis, ni de l’UNEF. Un tract est également ronéoté 5 place Saint-Michel, dans les locaux des œuvres, du centre d’entraide des étudiants prisonniers et de l’UNEF.

II/ L’UNEF en novembre 1940

A la veille de la guerre, l’UNEF comptait 21000 adhérents, un quart du corps étudiant. En 1939 60% de ses membres sont mobilisés dans l’armée, dont une bonne partie du bureau.

Jean David, à qui a été confiées présidence, trésorerie et secrétariat, s’installe, après l’Armistice, à Clermont-Ferrand « non loin des ministères » (près de Vichy) et demeure en contact avec les AGE. A Paris, François de Lescure, de la corpo des lettres, membre clandestin du Parti communiste, assure la représentation de l’UNEF en zone occupée.

Au 5 bd Saint-Michel sont installés, l’UNEF, le CSO (les œuvres) et le Centre d’entraide aux étudiants prisonniers. En septembre 1940, Jean David et Alfred Rosier, (secrétaire général des œuvres) donnent la ligne : « maintenir l’UNEF pour maintenir les Œuvres ».

III/ 11 novembre 1940 : « à l’avant-garde de la jeunesse française »

Le 11 novembre 1940, malgré l’interdiction, plusieurs milliers de jeunes sortant des lycées et des facultés en fin d’après-midi se rendent en groupes aux Champs-Elysées pour déposer des gerbes. Ils viennent du Quartier Latin, des lycées du 16e (Janson-de-Sailly), du centre de Paris (Charlemagne, Turgot), de l’est (Voltaire)… On y trouve bien sûr des gaullistes, des monarchistes de la corpo de droit, des communistes, mais la majorité est sans affiliation particulière, agglomérat hétéroclite amalgamé autour d’une commune opposition à l’occupation.

De Lescure et Louis Laisney (président de l’AGE de Caen, présent à Paris ce jour-là) font connaissance ; ce dernier raconte : « Dans la conversation patrio­tique que nous avions, nous nous sommes dit que ce serait bien de faire un saut à l’Arc de Triomphe. Nous y sommes allés en ordre dispersé, sans idée de faire une manifestation ».

Les manifestants, autour de 2000, sont d’abord bloqués, mais ceux de Janson arrivent à déposer une gerbe de 2 mètres de haut en forme de Croix de Lorraine. Les cortèges sont violemment dispersés par la police française et les militaires allemands. Il y a 150 arrestations, quelques bléssés mais, en revanche, pas de morts, contrairement aux rumeurs reprises ensuite par Radio Londres ou les journaux clandestins.

C’est le premier acte de la résistance à l’occupation nazie, étudiants et lycéens se mettant « à l’avant-garde de la jeunesse française » comme le souligne en 1946 la charte de Grenoble.

Robi Morder

11 novembre

Gerbe de l’AAUNEF à l’Étoile lors d’une cérémonie du 11 novembre

Pour aller plus loin :

Alain Monchablon, « La manifestation à l’Étoile du 11 novembre 1940 : histoire et mémoires » Vingtième Siècle. Revue d’histoire 2011/2 (n° 110),

Un dossier sur le site du Germe

Exposition du « musée de la résistance en ligne » consacrée au 11 novembre 1940

Video de la webconférence le 10 novembre 2020 « Le 11 novembre 1940 80 ans après », organisée par le Germe et la Cité des mémoires étudiantes.

Biographie de Louis Laisney.

Biographie de François de Lescure

Hommage étudiant à Paul Bouchet – vidéo intégrale

Paul Bouchet est décédé le 25 mars 2019 après une vie toute entière engagée pour faire triompher ce qu’il appelait ses « sept utopies ». L’une d’entre elles a été le syndicalisme étudiant en France et dans le monde.

A peine sorti de la Résistance, il devient à la Libération président de l’Association générale des étudiants de Lyon. Il est le principal co-rédacteur de la « charte de Grenoble » qui a refondé l’Unef, alors « syndicat unique de la classe étudiante » en 1946 et un des fondateurs la même année de l’Union internationale des étudiants.

Dans ses multiples combats ultérieurs, avocat plaidant pour les droits des travailleurs, la décolonisation et les Droits de l’homme, luttant avec les plus démunis, il a toujours laissé une place disponible pour transmettre mémoire et expériences.

Président puis président d’honneur de l’Association des anciens de l’Unef fondée en 1938, il acceptait toujours d’intervenir aussi bien dans les congrès étudiants que dans les colloques ou séminaires avec des chercheuses et chercheurs, des archivistes, fidèle à sa « deuxième utopie : la fraternité internationale étudiante ».

C’est pour saluer la mémoire de celui qui ne se considérait pas comme ancien combattant mais comme un « vieux lutteur » que l’Association des anciens de l’Unef, la Cité des mémoires étudiantes, le Groupe d’études et de recherche sur les mouvements étudiants organisent le 28 mai 2019 un hommage.

 

Mardi 28 mai 2019 de 18:30 à 21:30 à l’auditorium de la Ville de Paris
5 rue Lobau – Métro Hôtel de Ville.

Vidéo de l’hommage :

 

 

 

 

Paul Bouchet mai 2016.2Paul Bouchet Président 2

Décès de Paul Bouchet, résistant, co-rédacteur de la charte de Grenoble

Paul BOUCHET, notre président d’honneur, résistant, co-rédacteur de la charte de Grenoble, s’est éteint dans la nuit du 25 mars.

Comme il aimait à le rappeler, il n’était pas un ancien combattant mais un vieux lutteur du syndicalisme étudiant, puis avocat des droits syndicaux, des droits de l’Homme, des droits des plus pauvres et au logement, sans omettre ses importants engagements internationaux à l’Union Internationale des Etudiants, contre les guerres coloniales, auprès des sans papiers.

Nous partageons le deuil de sa famille, de ses amis, de ses camarades, convaincus que nous sommes que le décès de Paul BOUCHET ne fait pas disparaitre ce qu’il appelait ses utopies, les raisons de lutter.

L’Association des Anciens de l’UNEF

Paul Bouchet

L’UNEF en mai et juin 1968 : dossier de la journée du 19 mai 2018

Après la journée du 19 mai 2018 consacrée à l’UNEF en mai et juin 1968, l’association des anciens de l’UNEF met à disposition un dossier documentaire consacré au sujet. Préparé dans le cadre des 50 ans de mai 1968, ce dossier inclut une riche documentation composée d’articles de recherche et de documents d’époque. Il inclut également une partie des contributions partagées lors de cette journée.

Le document en PDF peut être librement consulté et téléchargé en suivant ce lien :
Dossier – UNEF en Mai et Juin 1968 – Journée du 19 mai 2018

Dîner – débat : 22 février 2019

MOBILISATION, VIOLENCE ET RÉPRESSION :
Stratégie de mobilisation des jeunes, étudiants, lycéens et maintien de l’ordre

Vendredi 22 Février 2019 : 18H30 – 22H30
Cercle des universitaires – 3 rue Mabillon 75006 PARIS
(Métro 10 Mabillon ou Métro 4 Saint-germain-des-prés)

Inscription obligatoire : Inscription en ligne
Dîner : 20€ (Tarif étudiant : 10€)

Au cours des deux dernières années, beaucoup de mobilisations ont connu une tension forte entre les manifestants et les forces de l’ordre et des violences importantes particulièrement avec les jeunes (dont de nombreux étudiants et lycéens). Des exemples de situations choquantes ne cessent de se multiplier à l’image des lycéens de Mantes la Jolie, en ligne à genoux, pouvant évoquer des scènes datant de sombres années.
Alors que certains y voient du jamais vu répressif, d’autres comparent ces scènes aux mobilisations des années 1960 ou 1970. Ruptures ? Continuités ? Sommes-nous dans une redéfinition des rapports et de l’exercice de la violence légitime par l’État ? Il est certain que les nouvelles technologies et les nouveaux moyens de communication participent à renouveler les règles du jeu que ce soit du coté des manifestants ou des forces de police. Derrière la problématique des violences et de la répression il y a surtout la question du rapport à la mobilisation, à la politique et à l’État.

INTERVENANTS :

Jean-Marie GODARD – journaliste spécialiste des mouvements de jeunesse et des questions de maintien de l’ordre
Auteur de « Paroles de flics » et « La France qui gronde »

Lilâ LEBAS – ancienne Présidente de l’UNEF et responsable du service d’ordre en 2016

Robi MORDER, Historien du GERME

Ce débat sera animé par Marthe CORPET – AAUNEF

PROGRAMME :

18H30 : DEBAT

20H30 : DÎNER

L’UNEF en mai et juin 1968 – Programme de la journée du 19 Mai 2018

« L’UNEF en mai et juin 1968 »
19 mai 2018
Avec le concours du Germe et de la Cité des mémoires étudiantes

Inscription obligatoire : https://www.inscription-facile.com

PROGRAMME :

8h30 : Accueil café

9h : Ouverture : Hommage à Jacques Sauvageot
Céline Martinez, Présidente de l’Association des Anciens de l’UNEF

9h15 – 9h20 : Mai-juin 68: Sources et archives Ioanna Kasapi, CME, archiviste

9h20 – 10h : Session 1. Etat des lieux au 1er mai, présentation et informations sur le contexte : constats sur la situation politique générale, internationale, française, universitaire, du mouvement étudiant, etc.

Modérateur : Jean-Marie Schwartz, BN UNEF, 67/68

Participants :
Robi Morder, Alain Monchablon GERME
Pierre-Yves Cossé, président de l’UNEF en 57/58
Henri Rouilleault, BN UNEF en 68.

10h – 11h30 : Session 2. La mobilisation des AGE de l’UNEF en mai 68.

Modérateur :  Michel Perraud, président UNEF, 67/mars 68

Participants :
Alain Bertrand, prépa Turgot
Etienne Adam, Caen
Francis et Christiane Kutten, Reims
Monique Faucheux, présidente AGE Orléans
Gérard Mouret, Lyon.

Échanges avec la salle

11h30 – 11h45 : Pause

11h45- 13h : Session 3. L’UNEF, ses structures et les nouvelles formes du mouvement

Modérateur :    Michel Langrognet, AAUNEF
Participants :
Jean-Louis Peninou, Sorbonne-FGEL/MAU, Comités d’action
Alain Lenfant, Nanterre, AGEN et 22 mars
Alain Alcouffe, Toulouse, AGET/Mouvement du 25 avril
Prisca Bachelet, Mouvement du 22 mars.

Échanges avec la salle

13h – 14h15 : Déjeuner sur place

14h15 – 16h : Session 4. Les courants politiques dans l’UNEF

Modérateur :  Georges Terrier, AAUNEF

Participants :
Henri Weber, JCR
Jean-Bernard Gonzalez, ESU
Charles Berg, FER
Guy Konopnicki, UEC
Jean-Marc Salmon, UJCML

Echanges avec la salle

16H – 16H15 Pause

16h15 – 17h30 : Session 5. L’UNEF, les AGE et les syndicats de salariés

Modérateur : Abraham Behar, secrétaire général adjoint du SneSup en 1968

Participants :
Alain Geismar SNESUP (témoignage vidéo)
Henri et Clara Benoist, CGT Renault-Billancourt
Michel Capron, ancien collaborateur confédéral salarié de la CGT
Yves Lichtenberger, CFDT.

Échanges avec la salle

17h30:  Clôture

André Burguière, historien, l’héritage de mai 68
Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF, les leçons pour l’UNEF d’aujourd’hui,
entre ruptures et continuité
Céline Martinez, conclusions de la journée.

18h00: Fin des travaux

Programme en version imprimable : L’UNEF en mai et juin 1968 – Programme
Inscription obligatoire : 20 euros (Repas compris) – tarif étudiant : 5€ : https://www.inscription-facile.com

L’UNEF en mai-juin 1968 : appel à contributions et témoignages

L’Association des anciens de l’UNEF entend célébrer le cinquantenaire de mai 68.

Vous avez été membre de l’UNEF, responsable de corpo, d’AGE, ou au niveau national en mai et juin 1968. Votre témoignage est précieux, pour l’histoire, pour la transmission aux nouvelles générations.
Comment avez-vous vécu ces deux mois ? Comment votre AGE, votre corpo, l’UNEF s’est-elle inscrite dans ce mouvement et ses formes d’organisation ? Comment voyiez-vous l’action de l’UNEF depuis votre faculté, votre AGE, votre ville ? Quelles réflexions cela vous inspire t’il aujourd’hui ?

Vous pouvez nous écrire (en nous précisant votre situation, votre faculté en mai et juin 68) pour nous envoyer directement un texte, nous signaler que vous êtes disponibles pour un enregistrement, pour intervenir lors de notre journée du 19 mai 2018.

L’initiative portera sur les activités de l’UNEF, de ses structures et de ses militants, ainsi que sur ses relations avec les syndicats de salariés, pendant la période comprise entre le 1er mai et le 30 juin 1968. Un document préparatoire, servira de base à une journée que nous tiendrons avec le concours du Germe et de la Cité des mémoires étudiantes, le samedi 19 mai 2018.
Pour préparer cette journée, un document présentera des informations, éléments différant de la vulgate répandue au fil des années, par la presse et la quasi-totalité des auteurs de livres sur le sujet.

Après les présentations, la journée s’articulera autour de quatre questions impliquant les acteurs de l’époque, à la lumière de documents et de l’apport de chercheurs :
– Etat des lieux au 1er mai, présentation et informations sur le contexte : constats sur la situation politique générale internationale, française, universitaire, du mouvement étudiant, etc.
– L’UNEF, ses AGE et les nouvelles formes de mobilisation, en mai-juin 1968.
– L’UNEF et ses courants politiques.
– L’UNEF et les syndicats de salariés.

Une postface donnera une ouverture sur les conséquences politiques, sociales, universitaires, sociétales, etc. du mouvement.
Le travail effectué à cette occasion sera ensuite publié.

Pour nous contacter :
– Au siège, AANEF C/O MIE-labo 6 78 bis rue de Rennes 75006 PARIS
– Par courriel contact@aaunef.fr

Retrouvez également l’appel à contributions et témoignages en version PDF : Appel à témoignages 19 mai 2018